L'ouvrage "Hola desde Cuba" étant épuisé, Histoires Ordinaires propose en accès libre les vingt-quatre portraits réalisés par notre ami poète et philosophe Juan Lazaro Besada dans sa ville de Trinidad ainsi que le portrait de l'auteur.

Pourquoi est-ce que j'écris ces histoires ordinaires ?

Une méditation essentielle




Maintes fois, depuis que je suis venu vivre à Trinidad, cette ville seigneuriale, vétuste et moderne à la fois, pleine de charme, contradictoire et paradoxale, j’ai senti que je découvrais un univers différent, un Cuba que je ne connaissais pas, des compatriotes qui, submergés par les difficultés de l’existence quotidienne, étaient des véritables héros, dignes d’être sacralisés sur des pages écrites où l’âme cubaine la plus essentielle vibrerait.

Partir de mon modeste foyer pour un quartier périphérique de la ville, où l'on peut avoir une vision plus aigüe des choses, où l’on peut mieux connaître les sentiments des personnes comme si on regardait à travers un kaléidoscope magique, m’a permis de voir défiler sous mes yeux étonnés l’inépuisable palette de vie populaire, laquelle porte à l’intérieur d’elle-même des nuances cachées qui n’apparaissent jamais dans les livres mais qui constituent la véritable sève de la nation.
 
 

Pourquoi est-ce que j'écris ces histoires ordinaires ?
J'aime Cuba 

C’est à cause de cela, parce que j’aime Cuba, terre où je suis né et dont je me sens fier ; terre sur laquelle mon grand-père maternel versa sueur et sang pour lutter, au XIXe siècle, avec sa machette à la main, contre le colonialisme espagnol, c’est à cause de tout ça et parce que je me sens totalement et entièrement engagé pour cette île, que j’ai voulu profiter de l’opportunité qu’Histoires Ordinaires m’offre. Pour répandre dans ces petites fresques écrites notre réalité.

Comment ai-je réussi à effectuer cette belle rencontre ? Eh bien… un jour, j’ai eu la joyeuse occasion de connaître deux journalistes français, curieux d'esprit, qui visitaient notre ville. Même si mon français est réellement pauvre, je les ai abordé et nous avons entamé une conversation. Postérieurement, ils ont visité ma maison et nous avons discuté pendant quelques heures. C’est à ce moment-là que la proposition d’écrire est née et c’est grâce à elle que vous pouvez aujourd’hui lire ces témoignages de la vie cubaine.

Des personnes bien réelles

Je tiens à préciser que ce ne sont pas des histoires fictives produites par mon imagination. Eh non… elles sont bien réelles, comme les personnes qui sont mentionnées et qui ont elles aussi un corps et une âme, des passions et des frustrations, des désirs et des espoirs qui les font vibrer. À mes deux visiteurs français, je dois une énorme gratitude.

Grâce à eux, j’ai pu constater une vérité indéniable : l’amitié, la culture et les plus légitimes sentiments d’amour et d’humanisme détruisent les frontières de la langue et unissent les êtres humains. Je ne pourrais jamais les oublier et j’espère qu’un jour, ils reviendront dans cette ville pour leur offrir le témoignage de ma plus profonde gratitude et amitié. Il paraîtra peut-être pédant de parler de moi, mais même si je pêche par immodestie, je voudrais esquisser un petit portrait de celui qui écrit ces lignes.

Mon idéal : la fraternité humaine

De grande taille, loquace et presque dépourvu de chevelure, avec d'épaisses lunettes qui atténuent une forte myopie et presque au bord de la sixième décennie de ma vie, mon prénom est Juan Lázaro. Mes passions fondamentales, les raisons essentielles de mon existence sont au nombre de trois : La culture dans toutes ses manifestations, la pensée philosophique et la musique. Mon idéal : la fraternité humaine. Mon credo est celui dispensé par la religion catholique même si je suis capable de parier sur la possible construction d’un pont qui unisse tendrement tous ceux qui croient dans la transcendance. 

Mince, avec le dos courbé à cause de longues années d’étude, j’ai toujours voulu vivre pour cultiver les idées et l’amour chez les gens. J’ai un fils et un petit-fils d’à peine deux ans. Mon foyer est très modeste, sans luxe mis à part l’ordinateur avec lequel je gagne le pain qui nourrit mon corps et mes livres. Il est un indispensable nourricier de mon âme.
 
Si vous voyagez à Trinidad... 

J’écris de la poésie car les vers me permettent de voler à la recherche de la vérité essentielle de l’être humain. Si quelqu'un veut graver une épitaphe sur ma tombe lorsque je partirai pour le voyage définitif, si jamais il y avait une façon que l'on se souvienne de moi, j’aimerais seulement qu’on dise : Juan était un homme de bien. Excusez-moi, mes amis lecteurs, de m’être épanché devant vous en vous parlant de moi, mais c’est avant tout une expression de ma gratitude pour votre patience à lire ces feuilles. Si jamais vous voyagez à Trinidad, au sud de Cuba, n’oubliez pas de me rendre visite. Je ne pourrai pas vous offrir grand-chose mais vous trouverez sûrement un sourire, une amitié et la conviction sincère et profonde d’un homme qui vit pour rendre possible la belle devise qui présida la révolution du 14 juillet de 1789 : « Liberté, égalité, fraternité ». 

Traduction : Rocio Guerrero 

(Les intertitres sont de la rédaction d'Histoires Ordinaires)
 
 

 Texte original
                                               Por qué escribo estas historias ordinarias ?
                                                Una meditación imprescindible


Muchas veces, desde que arribé a vivir a esta Trinidad señorial, vetusta y moderna a una vez, llena de encanto, contradictoria y paradójica, como solo puede serlo ella, sentí que había descubierto un universo distinto, una Cuba que no conocía, unos compatriotas que, inmersos en las dificultades de la diaria existencia, eran verdaderos héroes, dignos de ser consagrados en páginas donde vibrase el alma más esencial de Cuba.

En el retiro de mi modesto hogar, en un barrio periférico de la villa, donde la visión se agudiza y se conocen mejor los sentimientos de las personas, como en mágico calidoscopio he visto desfilar ante mis ojos asombrados, la inagotable gama de la vida popular, con esos matices ocultos que jamás aparecen en los libros y conforman la verdadera savia de una nación. 

Y por eso, porque amo a Cuba, la tierra donde nací y de la cual me siento orgulloso, aquella en la cual mi abuelo materno derramó sudor y sangre en el siglo XIX para luchar, con el machete en la mano, contra el colonialismo español, porque me siento total y enteramente comprometido con esta isla, he querido aprovechar la oportunidad que Histoires Ordinaires, me ha brindado para verter estos pequeños frescos de nuestra realidad.

¿Cómo llegué a acceder a este bello encuentro con ustedes ? Pues bien, un día tuve la feliz ocasión de conocer dos periodistas franceses curiosos de espiritu que visitaban nuestra ciudad. Aunque mi dominio del idioma francés es realmente deficiente, los abordé y entablamos una conversación. Posteriormente visitaron mi casa y charlamos durante un par de horas. Así surgió la propuesta y gracias a ella pueden ustedes leer estos testimonios de la vida cubana. 

Debo aclarar que no son historias ficticias, producto de mi imaginación. No, son tan reales como las personas que se mencionan. Todas tienen cuerpo y alma, pasiones y frustraciones, anhelos y esperanzas que les hacen vibrar.

A mis dos visitantes franceses les debo una enorme gratitud. Gracias a ellos he podido constatar una verdad incontestable: la amistad, la cultura y los más legítimos sentimientos de humanismo y amor destrozan las fronteras del idioma y unen a los seres humanos. Jamás podré olvidarles y ojalá algún día regresen a esta villa, para ofrecerles el testimonio de mi más profunda amistad y gratitud.

No sé si sería pedante hablar de mí, pero tal vez, aún cuando peque de inmodestia, quisiera esbozar un pequeño retrato de quien estas líneas escribe.  Alto, delgado, locuaz y casi desprovisto de cabellera. Con espejuelos gruesos que mitigan una fuerte miopía, casi al filo de la sexta década de vida, mi nombre es Juan Lázaro. Mis aficiones fundamentales, los motivos esenciales de mi existencia son tres: la cultura, en todas sus manifestaciones, el pensamiento filosófico y la música. Mi ideal es la fraternidad humana. Mi credo religioso es el católico, aunque apuesto por extender un puente de amorosa unión entre todos los que creen en la trascendencia.

De estatura mediana y delgado, con la espalda encorvada por largos años de estudio, he querido siempre vivir para sembrar ideas y amor entre los hombres. Tengo un hijo y un nieto de apenas dos años. Mi hogar es modesto, sin lujos, a no ser por el ordenador con que gano el pan de nutrir el cuerpo y mis libros, imprescindible nutriente de mi alma.

Escribo poesía, porque el verso me permite volar en busca de la verdad esencial del ser humano. Si algún epitafio quisiera que grabasen sobre mi tumba cuando parta al viaje definitivo, si de alguna forma quisiera ser recordado, solamente desearía que dijesen: Juan fue un hombre bueno.

Perdonen, amigos lectores, por tenía este desahogo, que es más una expresión de gratitud por su paciencia en leer estas cuartillas. Acaso, si viajan a Trinidad, al sur de nuestra isla de Cuba en alguna ocasión, no dejen de visitarme. No les podré ofrecer muchas cosas, pero seguramente hallarán una sonrisa, una amistad y el más profundo y honesto credo de un hombre que vive para hacer realidad ese hermoso lema que presidió su Revolución el 14 de julio de 1789: “liberté, egalité, fraternité”.
 
 




1.Posté par Hallégot Claude le 28/10/2012 11:37
Oui pour moi pays de l'utopie en marche, seule réaliste dans un monde qui nous désespère.
Passionnée de la révolution cubaine, je l'ai suivie pas à pas depuis le début (j'ai 76 ans).
Il y a 3 ans, en 2009, j'ai passé une semaine à La Havane et me suis rendue à Santa Clara pour Le Che...
Beaucoup d'émotions et de bonheur.
Logeant chez l'habitant, j'ai eu qq difficultés car je ne parle pas espagnol mais mon séjour à Cuba m'a confortée dans l'idée que c'est la voie à suivre.
Je souhaite y retourner, et pourquoi pas à Trinidad ? et répondre à l'invitation de Juan Lazaro.

2.Posté par fabrice et n le 06/07/2014 12:29
Nous revenons de Cuba et nous somme tombés sous le charme de ses habitants. N'ayant que 10 jours devant nous nous avons choisi de visiter la Havane, Trinidad et Vinales. Au coin d'une rue de Trinidad, un homme, courtois nous adresse la parole dans un francais tellement parfait que nous le pensions francais. C'était Juan, avec qui nous avons partagé une soirée inoubliable, faite de sincérité, de musique et en définitive, d'amour...
Merci à lui avec qui nous gardons contact depuis Toulouse.

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Pourquoi est-ce que j'écris
ces histoires ordinaires ?

Bienvenue à Cuba
Michel Rouger
Pays-prison pour les uns, pays de l'utopie en marche pour les autres : quand on parle de Cuba, la caricature n'est jamais loin. Et si l'on chassait les fantasmes ? Gardons les clichés qui ne sont pas faux - la musique, le rhum, le cigare, les plages... - et pour le reste déposons les idées reçues. S'arrêter, regarder, s'interroger. Cuba, au tournant de son histoire, contrainte de s'ouvrir pour survivre, a beaucoup à dire à un monde désaxé, en recherche d'un horizon plus humain. Surtout ses habitants. Et Juan, le poète et le philosophe, peut-être un peu plus que d'autres. Une amitié s'est nouée avec Histoires Ordinaires. Désormais, deux fois par mois, Il nous raconte ses histoires, des histoires vraies. Merci Juan de nous accueillir dans ta maison, Cuba.

Trinidad en images


Chez Juan Lazaro, le poète philosophe
Chez Juan Lazaro, le poète philosophe


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